Pour me faire du mal
Fumer est inutile, manger aussi, mais je fais les deux pour me faire du mal. Le même réflexe que les dérangés qui se coupent, mais avec des trucs qui sont censés être plaisants. Fourbue, exaspérée par l'indifférence chronique de mon meilleur ami, le coeur grugé par la solitude grandissante post-rupture. Même si ce n'était pas sérieux. Je m'en fous. Je vais fumer des clopes alors que je ne fume pas, manger des sushis tous les jours alors que je sais que j'en aurai le lendemain, et ensuite, demain, ou après-demain, disons mercredi pour me laisser environ une semaine, je vais recommencer à faire du sport et à me maquiller le matin. Ensuite, lorsque je sentirai que je suis vraiment remise, je vais m'attaquer à Fabrice, qui passera un mauvais quart d'heure pour m'avoir presque brisé le coeur, il y a deux ans. Nous réglerons le tout dans sa chambre.